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Théâtre Aleph : « Sois généreux, accepte ! »
Oscar Castro et ses compères convient les Ivryens à un
festival hommage à Mai 68, en forme de spectacles suivis
d’un dîner en toute convivialité.
Et la démocratie bordel ! est le titre évocateur de la pièce qui a ouvert le festival Mai 68, début d’une lutte prolongée à l’Espace Aleph, le 8 mai dernier. « 1968, ce sont mes 20 ans, mon passé de jeune étudiant, la création, avec des camarades, du théâtre Aleph au Chili », confie Oscar Castro, auteur interprète et grand manitou du théâtre, qui a fêté récemment ses soixante printemps. Plongé dans ses souvenirs, il raconte les débuts d’Aleph, en 1967, quand il jouait dans les facs occupées pour « amuser les gens ». Ce festival se veut donc un porte-drapeau, celui de quarante ans de lutte à travers le monde, pour la paix, la démocratie, la liberté…
Certes le temps du festival est déjà bien avancé, mais ceux qui découvrent son existence auront encore le choix des pièces. Cinq œuvres du répertoire d’Aleph seront jouées, dont Le Bazar hindou, ou quand deux policiers gays demandent à Oscar d’écrire une pièce sur leurs vingt-cinq ans de vie commune… « Cette pièce met en relief la tolérance, c’est pourquoi j’ai choisi de l’intégrer au programme », affirme Oscar. Il était une fois la République raconte l’histoire de France à la sauce Castro, avec force allégories, costumes d’époque relookés et une verve comique inimitable. Ici, madame la République a trois filles, Liberté, Egalité et Fraternité, elle consulte un jardinier chaman et cherche le géniteur de ses enfants… le Peuple ! Tout cela sous les yeux d’un étrange peintre…
A voir ou à revoir également Le Che que j’aime, Hasta la vida siempre et une version remasterisée de L’éxilé Mateluna. Cet immigré chilien débarquant en France avec sa valise en 1976 évoluera effectivement en parallèle avec Youssouf, qui arrive d’Afrique, en 2008. Ainsi, les thèmes abordés peuvent souvent être transposés d’une époque à l’autre : accès à la démocratie, sans-papiers…
Chaque représentation est suivie d’un repas offert, la pièce de théâtre étant « un prétexte pour se réunir et partager, explique Oscar, car aujourd’hui la convivialité, le fait de dire bonjour à son voisin deviennent des actes révolutionnaires. C’est pour cela que nous avons un nouveau mot d’ordre : « Sois généreux, accepte ! ». Cqfd.
Laëtitia Di Stefano
En ligne, le 28/05/2008
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